Talent à suivre

Cela devait être une carte blanche sur ses inspirations, c’est devenu une carte blanche sur sa vie. Au détour d’un café, Ondine Simon, directrice artistique senior chez DDB Paris, revient sur ses inspirations, son parcours, son éducation et la rencontre professionnelle qui a changé sa vie.

« En vrai, ça m’est tombé dessus. » Telle une pomme attirée par la gravité, le métier de directrice artistique a heurté la poire d’Ondine Simon. Depuis plus de dix ans maintenant, elle baigne dans le milieu des agences publicitaires. Le premier à lui avoir donné sa chance ou du moins à avoir reconnu son potentiel, c’est Christian Vince. Ex-cofondateur et créatif de l’agence V, il l’avait reçue en stage deux étés au pôle artistique. Le jour de son diplôme en histoire de l’art à la prestigieuse école Penninghen, en pleine exposition de son travail, elle reçoit un coup de fil. « C’était l’agence V. Christian m’a demandé si je voulais bien rejoindre ses équipes créatives. À l’époque, V était une petite agence indépendante mais avec de gros budgets et puis, j’avais une chance de dingue d’être sous son aile. En plus d’être un grand monsieur, il créait des films étaient quand même des petits moments de cinéma. Les pubs Volkswagen dont celle avec Guillaume Gallienne dans un musée contemporain, Orangina, Kodak… De grands moments de télé qui ont marqué les esprits », lance, des étoiles plein les yeux, Ondine Simon. Puis en 2013, DDB Paris, en avance sur le digital, finit par absorber l’agence V. De là, Ondine Simon a le choix, rester ou partir. Elle fait le choix de rester, fidèle à son formateur. Deux ans plus tard, Alexander Kalchev, nouveau directeur de la création chez DDB Paris, lui propose de rejoindre son étage pour intégrer son équipe créative en tant que directrice artistique senior, ce qu'elle accepte.

Élevée par deux intermittents du spectacle dont un père chef opérateur, Ondine Simon baigne très tôt dans cette culture de l’image, de l’esthétique et y prend vite goût, au point de se rêver photographe-reporter. Un métier de l’image, de terrain et de ressenti, aussi. « J’ai une culture de l’image et de la lumière qui a été nourrie par mes parents, ils avaient toujours sur eux des appareils photo. Je me suis également rendu compte que j'ai réappris la photo comme on apprend la peinture et le cinéma. Un de mes profs à Penninghen m’avait dit : savoir bien dessiner c’est savoir bien regarder. Une règle que je me suis gardée pour la photo. D’ailleurs s’il existe bien un paradis sur Terre, c’est l’agence Magnum », avoue Ondine Simon.

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Cette passion pour la photographie, elle continue de la cultiver sur son temps personnel. Pendant près d’une heure, au fil de la conversation, elle citera Edward Hopper, Billy Wilder, Thomas Anderson… autant d’artistes qui capturent les images comme des photographies. Et qui arrivent à capter tout son enthousiasme, moins flagrant lorsqu’elle doit parler d’elle-même. « Nos parents nous ont laissé la liberté de faire le métier de notre choix, du moment que cela nous plaisait. On ne m’entendra jamais me plaindre, parce que je m’estime extrêmement chanceuse d’avoir grandi dans un milieu culturel, et de pouvoir suivre une voie artistique. Ça n'empêche pas mes parents de se foutre de ma gueule quand je raconte mes anecdotes de tournage de pub. Mais cela reste des univers très connectés puisque je peux autant bosser avec des réalisateurs que des photographes ou des ingénieurs du son », relativise la directrice artistique. De nature positive, Ondine Simon ne sait pas encore de quoi sera fait son lendemain, même si elle espère –à demi-mot– pouvoir un jour vivre de sa passion première.

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