TRIBUNE

[Tribune] Dans un contexte de pénurie des candidats, les entreprises doivent être davantage transparentes dans leur processus de recrutement. Il en va de leur attractivité sur le marché de l'emploi.

Les dernières années ont été riches en innovation sur le front de l’emploi. La crise du Covid-19, notamment, a rebattu les cartes du monde du travail : quête de sens, grande démission des salariés, mais aussi bouleversement des usages dans le recrutement. Les entretiens se déroulent désormais aussi bien en visio qu’en présentiel.

Les offres d’emploi se sont aussi enrichies, permettant aux candidats d’avoir de plus en plus d’informations sur les entreprises avant qu’ils postulent. Jamais l’expérience de la recherche d’emploi n’a été aussi simple et fluide. Pourtant, il reste du chemin pour répondre pleinement aux exigences des candidats et leur proposer une expérience encore plus riche et transparente.

La grande opacité

Nos usages numériques ont profondément évolué lors de la dernière décennie. Prendre rendez-vous chez le médecin se fait désormais en deux clics. On peut suivre le chemin complet de ses commandes, heure après heure, jusqu’à sa livraison. On gère ses comptes en ligne et ses abonnements sans bouger du canapé. Bref, les services en ligne ont su s’adapter aux nouveaux usages, besoins et modes de vie.

Pour autant, le monde du recrutement, lui, se transforme plus lentement, avec une lacune persistante : celle de la transparence – pourtant nécessaire pour que candidats et entreprises puissent bénéficier d’une expérience optimale. L’opacité reste souvent de mise, au risque de dissuader les candidats de postuler, par peur de perdre leur temps ou d’être déçus.

La transparence, nouveau socle de confiance

Comme dans tout processus, les candidats devraient être en mesure de savoir ce qui les attend réellement dans leur potentielle future entreprise, combien ils seront rémunérés, et quelles seront leurs conditions de travail. Et lorsqu’un candidat choisit de postuler, savoir ce qu’il advient de sa candidature, si elle a été reçue, lue, considérée. Si son CV s’est perdu dans les spams, dans une corbeille ou s’il est en cours de validation sur le bureau d’un manager. S’il aura besoin d’un ou de trois entretiens pour convaincre, et qui il lui faudrait convaincre.

La transparence est le socle de la confiance, et la confiance ne se décrète pas : il faut travailler sur les conditions de son existence. C'est un enjeu de compétitivité désormais nécessaire. Le marché de l’emploi, en forte tension, accélère la nécessité de tels changements. La relation entre le candidat et le recruteur doit s’équilibrer : les entreprises doivent aussi séduire pour recruter les talents dont elles ont besoin. Il leur incombe la responsabilité de bousculer des codes du recrutement parfois archaïques et devenir moteurs dans cette démarche d’honnêteté désormais incontournable.

Changer les pratiques, rendre le recrutement plus transparent, c’est mieux guider les candidats, tout en permettant aux recruteurs de gagner du temps et d’avoir des candidatures plus motivées et qualifiées. C’est aussi une bonne façon de se démarquer de la concurrence et de travailler sa marque employeur, tout en montrant son attachement à l’égalité professionnelle. Il est temps de remettre l’humain au centre du recrutement et de donner aux candidats le pouvoir de bien choisir.

Suivez dans Mon Stratégies les thématiques associées.

Vous pouvez sélectionner un tag en cliquant sur le drapeau.