[Tribune] L'avènement d'une nouvelle génération de collaborateurs oblige les entreprises à définir une feuille de route plus stimulante. C'est là que la communication corporate a un rôle à jouer.
La réorganisation du travail accélérée par la crise covid a fait rentrer dans les mœurs le télétravail et les réunions à distance. Le collaborateur a, lui, remis au top de ses priorités son épanouissement personnel. Il recherche un équilibre entre vies professionnelle et personnelle. Il veut une mission qui a du sens au sein d’une entreprise avec laquelle il partage des valeurs fortes.
L’attractivité de la seule rémunération est bien terminée. Dans un marché du travail tendu, celle-ci constitue simplement une condition sine qua non et non plus la grande priorité. Le collaborateur en quête de bonus, prêt à endurer un rythme de travail harassant au risque de perdre toute énergie en quelques années, voire de se diriger droit vers un burn-out, est une espèce en voie de disparition.
Certains managers ont perdu leurs repères, ils ne comprennent pas ce sens de l’effort moins affirmé que celui des anciennes générations. Mais n’y a-t-il pas un vent de fraîcheur bien vivifiant qui irrigue les entreprises ?
Un changement de vision
La bonne démarche est sûrement la quête de la sincérité, tant dans la façon de manager que dans celle de communiquer, en interne ou auprès de ses futurs collaborateurs. L’ère du court terme et de la course aux résultats financiers est dépassée ; tout l’intérêt est de faire rentrer le long terme dans la gestion quotidienne des équipes et de l’entreprise.
Si le collaborateur exige des valeurs fortes, il faut les incarner pour être attractif. Cela nécessite de se poser, de réfléchir à l’après, d’avoir une vision et un objectif qui fédère tant le top management que l’ensemble des collaborateurs. Il est vrai que certaines entreprises se retrouvent en difficulté, trop imprégnées dans une culture ancienne, individualiste, souvent dans des métiers qui manquent d’avenir et de sens…
Bâtir une marque employeur, élaborer une stratégie RSE, définir une raison d’être… Au fond, ce ne sont que des outils au service d’une profondeur, d’une sincérité et d’une vision long-termiste. Il est temps de considérer à sa juste valeur cette nouvelle génération de collaborateurs qui challenge les modes de management actuels. En remettant le quotidien en cause, celle-ci oblige à définir une feuille de route plus stimulante, et donc à créer une source de motivation bien plus puissante. Une fois l’exercice achevé, le nouveau collaborateur sera plus enthousiaste et déterminé, donc plus efficace que celui de l’ancien monde.
Redorer la communication corporate
En tant que communicants, nous pouvons voir se dessiner un challenge passionnant. En premier lieu, conseiller la direction générale de l’entreprise, pour souligner qu’on ne bâtit pas de grandes histoires sur des objectifs factuels ou des chiffres, va permettre aux communicants de mieux valoriser leur métier. Il va falloir travailler en profondeur pour extraire un storytelling sincère, afin d’expliquer et faire adhérer à une mission d’entreprise stimulante et un tant soit peu vertueuse. La mise en lumière de cette mission, et de ce nouveau profil de collaborateurs convaincus, permettra d’activer une puissance d’entrainement allant bien au-delà des primes et autres bonus.
Alors, si l’ancien collaborateur est mort, le nouveau collaborateur est bien vivant. Cette jeune génération va permettre de faire grandir les dirigeants d’entreprises, de redorer le blason de la communication corporate et lui donner les moyens d’interagir davantage sur les décisions stratégiques de l’entreprise. Cela afin de toujours rester sur un chemin cohérent, une vraie vision basée sur du long terme plus enthousiasmante et plus vertueuse pour l’ensemble des parties prenantes de l’entreprise.
