Formation

Ouverte en septembre 2022 avec le soutien financier de Xavier Niel et Bernard Arnault, cette nouvelle école privée parisienne, orientée data, entretient des liens étroits avec les entreprises. Reportage.

Ce matin du 24 mars, il n’y a pas foule dans les couloirs. Les étudiants sont déjà en cours (de maths) ou remplissent d’autres obligations. Nous sommes à l’Albert School, école privée « business et data » ouverte en septembre 2022 dans le dixième arrondissement de Paris, avec le soutien financier des milliardaires Xavier Niel, Bernard Arnault et Pierre-Emmanuel Stérin (Otium Capital).

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Dans ces locaux à l’empreinte historique qui étaient auparavant ceux du Manoir de Paris, ils sont une trentaine - dont un quart de filles - à se préparer à leur future vie professionnelle. Parmi eux, probablement, des entrepreneurs en devenir, des graines de financiers ou d’experts en fonds d’investissement, de futurs consultants… Autant de métiers plus ou moins généralistes. L’ambition, ici, est surtout de mieux connecter les univers des études et de l’entreprise. Par rapport aux formations de haut niveau existantes, « nous sommes les plus corporate friendly », affirme Grégoire Genest (ex-Polytechnique), cofondateur d’Albert School avec Matthieu Heurtel et Mathieu Schimpl. « Nous souhaitons allier excellence et professionnalisation », poursuit-il. Passé par deux fonds d’investissement américains et par le monde de l’entrepreneuriat, via une création de start-up dans le paiement depuis revendue à BNP, celui-ci, durant son parcours, « n’a jamais eu de cours de stratégie », ou, comme entrepreneur, n’avait « jamais lu [son] compte de résultat ». Il a souhaité remédier à cela.

Premier témoin de cette ambition : le modèle économique établi pour l’école. Celui-ci est dépendant des entreprises, qui financent des bourses aux étudiants ou encore les accueillent en alternance au cours de leur cursus. Outre son soutien financier, Xavier Niel, déjà investi dans l’éducation avec notamment 42 (sur le code) ou Hectar (sur l’agriculture de demain), « a amené l’écosystème », raconte Grégoire Genest. Ainsi, des patrons de licornes, comme ManoMano ou Vestiaire Collective, ont également participé au tour de table. Le coût d’une année de scolarité s’élève à 12 000 euros.

Pitcher pour Vuitton

Les entreprises, de start-up à grand groupe, pour « donner une vision large » du marché, sont aussi présentes dans les cours. Elles sont mises à l’honneur durant des cycles de trois semaines, avec présentations chiffrées par les membres du comex et cas pratiques pour les étudiants. Louis Vuitton, entre autres, s’est ainsi prêtée à l’exercice. Après examen de cinq ans de ventes sorties de caisse, les élèves ont été invités à réfléchir à la collection pertinente à lancer l’été suivant et à pitcher sur le sujet. Avec, pour certains, le privilège de venir au siège pour exposer leurs conclusions. « Orange, Carrefour, Volkswagen, le ministère des Armées… sont également venus », illustre Grégoire Genest. Par ailleurs, les professeurs sont tous sauf un des professionnels en entreprise.

L’école est donc très « business friendly ». On y entre, à la sortie du bac ou une fois réorienté, sans concours mais après entretien de motivation. Les études se passent en cinq ans, pour la plupart des élèves. Si la première promotion, parrainée par l’ancien secrétaire d’Etat au numérique Cédric O, achève sa première année de formation, elle entend ouvrir un master à la rentrée prochaine et atteindre 200 élèves, puis 600. Implantée aujourd’hui à Paris, elle voit déjà plus grand. « Nous visons quatre campus dans cinq ans dont trois en France et un à l’étranger », détaille Grégoire Genest.

En attendant, une actualité du moment est le lancement d’un outil de « matching » entre étudiants et entreprises, pour trouver aux premiers des stages dans les secondes. Côté communication, Albert School s’appuie en priorité sur une équipe interne ainsi que, ces derniers mois, sur l’agence de RP Hopscotch. « La question, c’est comment créer une marque d’excellence dans l’univers de l’enseignement supérieur, c’est aussi comment faire de la communication pour attirer les étudiants sans dévaloriser la marque », résume le cofondateur. L’école mise sur la communication digitale sur Instagram et TikTok, se rend sur les salons étudiants et dans les lycées pour trouver ses futures recrues.

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