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Sous l’impulsion des plateformes technologiques, les gros mots disparaissent du web, alors même qu’ils révèlent une authenticité du discours et sont indispensables au langage. En fond, la question de l’automatisation de la morale pose problème.
Purin d’beurre d’ail d’eau de mer ! Qu’il est ardu de ne pas dire de gros mots… Sous l’impulsion des plateformes, ces inter-déjections du langage se font de plus en plus rares, face à des règlements de plus en plus stricts. Les voilà cachés sous ces ****** d’astérisques, derrière de « complX jE 2 mots kOD », quand ce n’est pas voilé sous le son strident d’un gros « bip ». Le gros mot disparaît, aboli, devenu « bibelot d’inanité sonore », pour reprendre l’expression de Mallarmé. Ces derniers mois, aidés d’IA surentraînées, les Facebook, YouTube, TikTok et même Microsoft Word serrent la vis sur le vice du langage. Ils les détectent pour mieux supprimer la vidéo, le commentaire, le bout de texte qui dépasse, voire, dans le cas de Word, indiquer pourquoi il ne faut pas dire cela.
Mais ce n’est pas sans rencontrer diverses résistances. YouTube en a fait les frais début 2023. Après avoir modifié les règles de modération,