stratégie de marques
Comme dans toute activité économique naissante, des secteurs marketing s’imposent pour les objets connectés. Ils sont ainsi présents dans la santé, le sport et les transports. Ce n'est qu'un début.

Article initialement publié en mars 2014 dans le cadre du dossier sur les objets connectés.

 

Relations amoureuses, sport, addictions, connexions digitales, santé… les objets connectés ont commencé à intégrer notre quotidien. Mais «seuls les plus utiles subsisteront, prévient Ivan Beczkowski, président de BETC Digital. Tout dépend du temps passé avec l'objet: le réfrigérateur, qui a une place centrale dans la cuisine, la voiture, la balance dans la salle de bains…» Passage en revue des secteurs précurseurs et prometteurs.

 

Le sport et la santé font bonne mesure

L'équipementier sportif Nike a ouvert la voie avec ses chaussures Nike+ Training et son bracelet connecté Nike+ Fuelband. Le fabricant de raquettes de tennis Babolat lance en mai un modèle connecté, Play Pure Drive, dont les capteurs permettent de récolter des données sur son jeu: nombre de coups droits, de revers, endurance… Car tout se mesure. Bienvenue dans le «quantified self» («automesure de soi»), où chacun peut mesurer ses données personnelles depuis sa montre ou son bracelet connecté. «Après les thermomètres et pèse-personnes des générations précédentes, il y a toujours l'idée de surveiller son corps, mais les outils sont passés dans un autre âge avec le numérique», souligne Olivier Levard, auteur de Nous sommes tous des robots (éditions Michalon). La France s'est imposée comme le deuxième marché européen sur ce secteur. Parmi les principaux acteurs, les américains Jawbone et Fitbit, qui commercialisent bracelets connectés et applis mobiles de coaching, ont levé l'été dernier respectivement 100 millions et 44 millions de dollars. Le français Withings a lancé en 2009 le premier pèse-personne connecté à Internet, et a levé l'été dernier 23,5 millions d'euros. «Avec cet appareil, chacun peut suivre son propre historique et ses données. Demain, notre médecin pourra consulter nos données sur un tableau de bord permanent», prédit Eric Carreel, PDG de Withings. Il a aussi lancé un tensiomètre connecté à l'Iphone et Aura, système de mesure et d'aide pour le sommeil.

 

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L'automobile, un volant d'info et de sécurité

Rendre la conduite la plus agréable possible tout en respectant la sécurité du conducteur. C'est avec cette double idée en tête que les constructeurs se sont lancés dans la course aux automobiles connectées dès 2007. Aujourd'hui, presque tous les véhiculents permettent de relier un smartphone à un écran tactile intégré, via Bluetooth, une puce intégrée ou un port USB. Lancé en 2012, le système Audi Connect donne «le prix de l'essence en temps réel, la météo à destination, des informations ferroviaires et aériennes, les spectacles et les points d'intérêt, des informations AFP…», explique un de ses porte-parole. Même principe pour PSA qui a lancé fin 2012 les services Peugeot Connect Apps et Citroën Multicity Connect. Au menu, «des applications GPS, disponibilité des places de parking, prix de l'essence, alertes radars Coyote, Facebook, Trip Advisor ou services de mails», souligne Brigitte Courtehoux, directrice de «business unit» sur les objets connectés chez PSA. De son côté, Ford, avec sa plate-forme Sync 2, proposera cet été des renseignements en hôtellerie et de la restauration.

Retour à Audi, qui doit lancer Travolution, un système interconnectant les feux de circulation et la voiture, et le paiement sans contact. Mais un grand enjeu, à terme, concerne la conduite automatique. En arrivant dans un parking, le conducteur sortira de son véhicule, qui se garera seul via son smartphone. Dans un embouteillage, la voiture gérera accélérations et ralentissements.

Dans ce marché, Apple et Google ne sont pas en reste. Après l'Open Automotive Alliance de Google, Apple a présenté Car Play, qui permet d'utiliser l'Iphone de manière sécuritaire grâce à Siri, un écran tactile intégré ou un joystick. De son côté, Google promet, d'ici quatre ans, la commercialisation de véhicules autonomes sans conducteur (Google Cars).

 

>> Lire : 24 heures dans la vie ordinaire d'un homme connecté

 

La domotique, vrais débuts pour le précurseur

Cela fait bien une dizaine d'années que l'on parle de la domotique, les objets connectés peuvent en faire une réalité quotidienne. Nest, acquise par Google en janvier, propose un thermostat high-tech qui, en plus des services proposés, devrait lui permettre, via Android, de récolter plus de données sur ses clients. La start-up française Netatmo est aussi sur ce segment, avec le lancement d'une station météo et d'un thermostat connectés. Les opérateurs télécoms également, qui proposent des services domestiques via leurs box, avec pilotage à distance. Sans oublier des marques d'alimentation, comme Evian et sa Smart Drop qui permet de commander et se faire livrer ses bouteilles d'eau. Pernod Ricard a dévoilé en janvier son projet Gutenberg, un prototype de bibliothèque de spiritueux connectée. Quant aux marques d'électronique grand public, elles commencent à proposer des cuisines connectées, ainsi LG, avec ses réfrigérateur, four et autre aspirateur pilotables à distance via une messagerie instantanée, ou Samsung et son lave-linge connecté.

 

Le sexe toujours en pointe

Cassettes VHS, Minitel, VOD, 3D, sex-toys… l'industrie du sexe fait figure d'«early adopter» en matière d'innovations. Le potentiel est énorme: le seul segment des sex-toys représente quelque 22 milliards d'euros par an dans le monde. Citons Love Palz et ses versants féminin et masculin, les vibromasseurs Zeus et Hera, reliés entre eux par une appli mobile. En un clic, on donne du plaisir à son partenaire à distance. Les Smart Love de la société française Lovense, des jouets sexuels connectés via Wifi. Parmi les rares acteurs «classiques» du secteur, Durex a développé Fundawear, une marque de sous-vêtements vibrants, tels des caresses. Une appli Iphone actionne des capteurs qui visent les zones érogènes. L'application Sex with Glance pour les Google Glass offre aux partenaires la possibilité de filmer la relation et diffuser les images en direct sur le minécran de l'autre, afficher des conseils pratiques voire enregistrer les ébats sous forme de clip vidéo éphémère.

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