Prospective
Sur le chemin de retour au bureau, Stratégies propose une sélection des initiatives, lancements et tendances qui feront peut-être parler dans les mois à venir.

• Le « pop punk »



Vanity Fair est catégorique : « la rentrée sera pop punk ou ne sera pas ». Apparemment, il y a un an, on était plutôt dans le « CottageCore », comprenez les pastels et les imprimés fleuris. Mais en septembre 2021, ce sont les collants en résille déchirés, les carreaux dans tous leurs états (minijupes plissées faussement sages, chemises oversize…), les t-shirts de groupes de rock et les croquenots types Doc Martens qui feront leur retour en force. Avec pour inspiration ultime Avril Lavigne, son eye-liner qui bave, ses cheveux filasses et ses cravates sur des Marcels douteux. Selon une étude du magazine de tendances mode Stylight, « depuis le mois de juillet, le nombre de clics a augmenté sur un certain nombre d’incontournables du pop punk » : collants en résille (+48% en juillet par rapport au mois précédent), combat boots montant jusqu’au genou (+25%), ceintures cloutées (+14%), imprimé écossais (+17% des clics sur les pièces à carreaux). Ce revival serait porté par Machine Gun Kelly, Olivia Rodrigo ou encore Willow (la fille de Will et Jada Smith). Il marque surtout, après la renaissance du style grunge des années 1990, le regain de l’esthétique du début des années 2000, qui fait plus que frémir. Dans la foulée, on prédit également le grand retour du look Paris Hilton, jeans taille basse et strings qui dépassent. Pitié !



• La data de l’attention



C’est, selon Ad Age, une première du genre. La multinationale américaine SC Johnson va essuyer les plâtres de cette data d’un nouveau genre : il s’agit de tester quelle est l’attention portée par les internautes aux publicités et quelle est la probabilité qu’ils passent à l’acte d’achat. C’est Omnicom Media Group, en partenariat avec la société de data analytics australienne Amplified Intelligence, qui propose ce nouvel outil de mesure. SC Johnson l’appliquera à ses marques Windex, Pledge, Method et Mrs Meyers. Selon Omnicom, cette data de l’attention pourrait être utile lors des négociations des prochains NewFronts, grand-messe américaine durant laquelle se concluent les deals entre médias et annonceurs sur les programmes digitaux.



• Les cachets toujours plus fous des influenceurs



Ce n’est pas la crise pour tout le monde. Selon PRWeek US, la covid n’a pas coupé l’appétit des influenceurs, plus gourmands que jamais. « Les influenceurs des médias sociaux gagnent, de manière significative, beaucoup plus d’argent pour leur posts sponsorisés et leurs partenariats avec les marques qu’il y a encore un an. » Selon l’hebdomadaire, cette flambée des prix est à attribuer au temps passé en ligne par les consommateurs, qui, couvre-feux et confinements obligent, ont considérablement augmenté leur temps passé devant les écrans. Par ailleurs, les marques ont désinvesti les médias offline pendant la crise et se sont ruées sur les médias sociaux. « La pandémie a changé les règles du jeu pour les influenceurs », confirme, dans l’article, Jenny Heinrich, senior partner pour le digital et la stratégie des influenceurs chez Finn Partners. Celle-ci précise néanmoins que si TikTok est la plateforme du moment, après avoir dépassé Facebook pour devenir l’application la plus téléchargée dans le monde en 2020, les influenceurs d’Instagram sont plus onéreux que ceux de TikTok. La flambée peut-elle s’essouffler, une fois revenus à une hypothétique normalité ? « Peut-être un peu, mais pas de manière significative, estime Jenny Heinrich. La consommation des consommateurs a changé, et le digital sera désormais toujours au premier plan. »

 

• Le crypto marketing



Elle s'appelle CryptoPR.com mais n'a rien d'occulte. L'enseigne, sise à Londres, préfigure même peut-être un type d'agence du futur. Lancée par Mohanned Halawani, un ex-consultant d'Edelman Public Relations, elle est spécialisée dans la blockchain et la crypto-d'industrie. Sise à Dubai, elle va proposer un système de publicité entièrement dédié à l'univers crypto, avec des paiements effectuables en cryptomonnaies : blockchain services, hardware wallets, échanges crypto, mining services, ICO (initial coin offering, une levée de fonds en cryptomonnaies), ventes de jetons non fongibles... Gadget ? Sans doute pas. L'initiative est indubitablement à suivre, alors que même le PSG et Messi se mettent aux cryptomonnaies avec les « fan tokens ». 



• Le metaverse en marche



Imaginez un monde parallèle virtuel, dans lequel chacun aurait son avatar, ses amis, des lieux où discuter, se divertir et peut-être même travailler. Bienvenue dans le metaverse, ce cyberespace théorisé pour la première fois par Neal Stephenson dans Le Samouraï virtuel, roman de science-fiction paru en 1992. Vingt-neuf ans plus tard, le patron de Facebook, Mark Zuckerberg, semble bien décidé à faire de ce metaverse une réalité. Une équipe vient de lui être dédiée au sein de Facebook Reality Labs, la division AR/VR du réseau social. Facebook vient également d'annoncer Horizon Workrooms, un nouveau service de collaboration professionnelle qui permet aux utilisateurs équipés de casques Oculus de se réunir en réalité virtuelle. Dans une interview à The Verge publiée le 22 juillet, Mark Zuckerberg dit vouloir faire de Facebook non plus un réseau social mais une « entreprise du metaverse » à horizon cinq ans, partant du principe que le metaverse « est le successeur de l'internet mobile ». Mais il faudra aussi compter sur la concurrence d’acteurs comme Epic Games, qui avec son jeu à succès Fortnite a déjà bien avancé dans la création d’un monde virtuel parallèle.



 

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