Cahier Transition

La cofondatrice de Balzac Paris veut penser la mode autrement : faire des vêtements beaux et responsables. Une démarche en constante amélioration.

Créée en 2014, Balzac Paris n’entend pas être une énième marque de mode : elle développe des vêtements qui durent et se transmettent, dans des matières respectueuses de l’environnement et des conditions de travail éthiques, mais aussi créatifs et bien coupés. Sa co-fondatrice, Chrysoline de Gastines, le résume par la formule « Rendre le durable désirable et le désirable durable », devenue cette année la mission de l’entreprise. « Le covid a accéléré la demande d’une consommation plus responsable mais il faut aussi un design séduisant », assure-t-elle. Chemisiers à volants, motifs panthère, la marque mêle l’esprit vintage et la conscience écologique.

Chrysoline de Gastines, 36 ans, a débuté comme community manager de Marie Claire Maison et Marie Claire Idées, une expérience qui lui a appris les ficelles des réseaux sociaux. Titillée par l’envie d’entreprendre, elle fonde avec son mari Victorien de Gastines et son beau-frère Charles Fourmaux une marque de noeuds papillons puis de sweat-shirts inspirés des grands couples littéraires : Honoré et Frances, Jean-Paul et Simone, Alfred et George. L’écoute des consommateurs leur a donné la direction pour leur projet de marque féminine : l’envie d’une mode « toujours plus responsable », dans une démarche d’amélioration permanente.

Le 100 % fabriqué en France étant difficile à atteindre pour des raisons de coûts et d’outil industriel, les fondateurs se sont tournés vers le Portugal. Quelques pièces, pulls ou espadrilles, sont localisées en France, et une fraction en Tunisie. Balzac Paris participe au Collectif Tricolor, qui oeuvre pour la renaissance de la filière laine française, aux côtés de LVMH ou Le Slip Français. La marque a banni les matières synthétiques pour privilégier le coton bio, la viscose naturelle ou les fibres recyclés. Elle s’évertue à développer la traçabilité, l’éco-conception et la réduction de ses impacts à tous les niveaux, production, logistique, emballage et fin de vie des produits. Dans le souci d’une mode circulaire, elle a créé une offre de seconde main. Le tout est proposé à des prix premium sans être inaccessibles : autour de 100 euros pour une chemise, 210 euros pour un sac à main.

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« Nous sommes dans une démarche d’évangélisation du marché, en démontrant qu’un T-shirt à 50 euros est plus rentable que la fast fashion. Au fil des années, nous avons attiré des talents qui veulent donner du sens à leur travail. Notre directrice de collection, Marie-Emmanuelle Demoures, est aussi directrice RSE et très sensibilisée à ces enjeux », précise la mère de trois enfants. La marque a doublé de taille tous les ans pour atteindre 19 millions d’euros de chiffre d'affaires sur le dernier exercice, avec 70 salariés. Elle s’apprête à ouvrir sa première boutique à Paris fin juin et a des projets d’implantation dans les grandes villes françaises, avant de développer l’international. Un succès salué par la présence de la dirigeante dans le palmarès Women Equity 2020, qui récompense les entreprises en croissance.

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