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La France n'a toujours pas de diffuseur pour le Mondial féminin de football qui démarre en juillet, faute d'accord entre la Fifa et les chaînes, pour l'heure insensibles à l'argument de la parité. Entretiens croisés avec plusieurs acteurs concernés. 

Fatma Samoura, secrétaire générale de la Fifa, a exhorté les chaînes de télévision à mettre plus de moyens sur la table alors que plusieurs pays dont la France n'ont toujours pas de diffuseur pour le Mondial féminin, qui se tiendra du 20 juillet au 20 août en Australie et Nouvelle-Zélande. 

« Il y a des discussions en cours mais je ne vois pas un pays qui a organisé il y a quatre ans cette même Coupe du monde ne pas la diffuser », a déclaré la dirigeante de la Fifa à propos de la France, dans un entretien à l'AFP diffusé dimanche 21 mai. « L'offre que nous avons reçue n'était pas à la hauteur des attentes de la Fifa, le président (Gianni Infantino, NDLR) l'a dit clairement », a-t-elle ajouté.

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« Nous avons un bon produit, le plus beau du sport féminin. Tout le monde parle d'égalité, de parité. Nous voudrions que ces paroles se transforment en actions. L'action la plus simple est de valoriser cette Coupe du monde à son juste prix, c'est tout ce que l'on demande. Les trois matchs de la France sont programmés à midi en France en plein été, quand tout le monde sera en vacances. Il faut que les télés mettent un peu plus de moyens sur la table et acceptent de revenir à la table des négociations, avec des prix qui reflètent l'engouement pour le sport le plus populaire en Europe et en France », a ajouté la numéro 2 de la Fifa.

Contrairement aux Etats-Unis, au Canada, au Brésil ou aux Pays-Bas, la situation est pour le moment bloquée en Allemagne, en Italie, en Espagne et en France concernant la diffusion du Mondial alors qu'un accord a été signé dans 155 pays. L'enjeu est d'importance pour la Fédération internationale de football car les revenus générés par les droits médias du Mondial seront réinvestis à 100% dans le développement du football féminin.

« C'est le moment de mettre le football féminin sur le devant de la scène et montrer qu'il est aussi important que celui des hommes, a affirmé Fatma Samoura. Pendant longtemps, les diffuseurs ont été habitués à acheter les compétitions féminines avec des prix symboliques et (parmi les compétitions organisées par la Fifa, NDLR) seule la Coupe du monde masculine était valorisée. Les sponsors et les diffuseurs jouent un rôle primordial dans le développement du football féminin et j'aimerais que cela se transforme par un soutien effectif et massif ». 

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Interrogée dimanche 21 mai sur France Inter, Amélie Oudéa-Castera, ministre française des Sports, s'est montrée optimiste sur l'issue des négociations entre les diffuseurs et la Fifa. « Il ne faut pas paniquer, il y a encore un petit peu de temps, a-t-elle estimé. Il faut que, comme ils s'y étaient engagés auprès de moi, les diffuseurs relèvent un peu leur offre pour que chacun fasse une part de chemin. Je prends l'engagement qu'il y aura bien une retransmission pour nos joueuses. J'ai mobilisé mes collègues européens pour qu'on ait une position forte commune. »

Le sélectionneur de l'équipe de France, Hervé Renard, a tenu la même position dimanche 21 mai dans un entretien à l'AFP. « Je ne m'inquiète pas trop sur la question », a-t-il déclaré. « Peut-être que j'ai tort, mais je pense qu'il y aura quelqu'un qui va diffuser cette Coupe du monde. Quand on aime le football, des matchs à 12h00 ce n'est pas un obstacle », a-t-il assuré, ajoutant espérer que « la Fifa aura un petit peu d'indulgence et que l'on va trouver un consensus pour que le football féminin en sorte grandi ». « Sinon, ça serait un petit coup d'arrêt dans la progression que la Fédération veut donner à ce football féminin », a-t-il conclu.

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