Making of

Pour le retour en TV du Parc Astérix, l’agence Steve a décidé d’inverser le principe des albums de Goscinny. Ce n’est pas Astérix qui part à la rencontre de différents peuples, mais les habitants de la Gaule qui sont accueillis chez lui.

Pour ce making of, Stratégies s’est rendu au pays des Gaulois. Ou plutôt sur l’A1 en direction du Parc Astérix. Sur place doit se tourner le premier film de marque du Parc depuis que Steve a remporté son budget communication en 2020. En effet, depuis ce gain, ils n’avaient sorti que des campagnes d’affichage et des activations social media. Le film est décliné en trois capsules vidéos car il suit trois familles issues de trois régions différentes : les Parisiens, les Bretons et les Corses, en visite chez Astérix. Il est 10 h 30 lorsque les Parisiens ont rendez-vous devant le Pégase Express. Ils devront attendre leur tour avant de monter dans le manège puisqu’il doit tourner à vide plusieurs fois afin de tester la stabilité de la caméra qui est littéralement vissée sur le capot avant du train. À cette période de l’année, en plein mois de septembre, le parc est fermé au public, ce qui permet aux équipes présentes sur place de tourner tranquillement. Mais entre les acteurs principaux, les figurants, l’équipe de production de Solab, l’équipe de l’agence Steve et celle de l’annonceur, ça commence à faire beaucoup de monde.

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Pour faire patienter les fous du volant, l’agence permet à quelques chanceux de faire des tours de manège le temps que le retour caméra et le son soient opérationnels. Les deux hommes censés jouer les Parisiens papotent et rigolent alors que la machine tourne à plein régime. C’est alors que Guillaume Lartigue, directeur de la création chez Steve, se rend compte qu’un des deux acteurs a déjà fait un sponsoring pour le compte du Parc. Tant pis, « the show must go » on comme diraient les Américains. Les prises s’enchaînent, les acteurs jouent parfaitement leur rôle mais le réalisateur, Jérôme Langlade, interroge tout de même l’agence et l’annonceur : « Ça vous convient les répliques ? ». Le directeur général adjoint marketing du Parc, Guy Vassel, se tourne vers l’équipe de Steve : «Vous en pensez quoi ? ». L’agence est unanime : « Le client est vraiment cool et pas trop directif. » Au bout de la troisième prise, le réalisateur n’a toujours pas de retour son, ni d’image. « Il est possible que les acteurs doivent réenregistrer le dialogue à posteriori », explique la responsable de l’agence Steve, Morgane Schafer. Cela ne semble pas être un problème pour la directrice générale Delphine Pons qui lance : « Elles vont être bien les histoires. Ça va être sympa. »

« Nous avons gagné ce budget pendant le covid, face à quatre agences dont Havas Paris. Le pitch nous interrogeait sur comment attirer de nouveau les familles et les enfants au Parc. Il fallait également arriver à retransmettre l’esprit gaulois à travers un film TV de 30 secondes. Le principe d’Astérix est de voyager dans le monde mais nous, nous avons pris le contrepied en amenant les Français – dans un premier temps – chez Astérix. On souhaite que ce soit le début d’une saga », espère à haute voix Guillaume Lartigue. Au départ, l’agence avait pensé ses histoires autour de touristes étrangers mais pour des questions de marketing elle a dû – pour l’instant – se recentrer sur les touristes français. Un autre challenge pour l’agence, le team créatif en charge du budget est arrivé seulement en mai 2022. Même s’il a fallu prendre le train en marche, Emmanuel Courteau, directeur artistique chez Steve, reste confiant sur le sujet : « J’ai été biberonné à Astérix et Goscinny mais l’enjeu était à la fois de restituer l’univers Astérix de la manière la plus juste tout en instaurant la nouvelle signature du parc "On est comme ça au pays des Gaulois".»

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C’est connu, chaque région a ses propres traits de caractère. Ici les Parisiens, fidèles à leur image, jouent à fond le rôle du client je-m’en-foutiste avec un côté pédant. Quant aux Bretons, ils cherchent constamment à être mouillés, rapport à la mer et peut-être à la pluie. Enfin, les Corses sont un peu comme les Parisiens en plus humbles, ils comparent tout à leur île. Des caricatures légères, drôles, dans lesquelles le jeu d’acteur est pour beaucoup. « Nous ne voulons pas nous moquer d’eux mais rire avec eux », promet Guillaume Lartigue. Un dernier tour de manège et l’équipe se déporte pour déjeuner dans un des restaurants du Parc. Après une courte pause, la TV productrice Diane de Bretteville vérifie une dernière fois les styles des acteurs pour le film « Les Corses », ils sont les prochains à jouer leur scène au Goudurix. Au pied du grand huit, les équipes attendent que le drone ait capté toutes les images nécessaires pour les besoins du film. On glisse dans l’oreillette de l’agence que l’attraction Tonnerre de Zeus est ouverte et qu’elle peut être utilisée en attendant, créant l’euphorie générale. Il en faut peu pour redevenir des grands enfants. Entre petite frayeur sur le plateau et éclat de rire dans les manèges et ce, sur trois jours, le tournage aura eu l’effet d’un grand huit pour l’équipe de Steve.

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