Talent à suivre

Assistante parlementaire pendant quinze ans, Hélène Vézier a depuis quitté la politique pour la raconter sur scène.

Dynamique et pleine d’énergie, telle est la première impression que donne celle qui se fait surnommer Madame Meuf. Ce soir-là, à la Nouvelle Seine où elle produit son spectacle Politiquement incorrecte, sa bonne humeur envahit la salle qui affiche complet. Hélène Vezier, de son vrai nom, a passé près de quinze ans en tant qu’assistante parlementaire au Sénat et raconte les dessous de son parcours dans ce showcase mis en scène par Papy. Femme de gauche assumée, et la quarantaine passée, elle mélange avec humour les anecdotes croustillantes des hommes politiques qu’elle a côtoyés à son quotidien plus ennuyeux que jamais. Son public, plutôt adulte, capte chacune des références et des blagues, tout en interagissant avec elle.

Quelques jours plus tard, lorsqu’elle apparaît en visio, cette même énergie et son humour naturel refont surface. « On met la caméra ? Ça ne m’arrange pas de voir ma tête », plaisante-t-elle d’emblée. Avec un discours mi-léger, mi-affirmé, Hélène Vézier préfère « prendre les choses sérieuses par l’humour », ce qui lui permet d’aborder des thèmes comme le #MeTooPolitique avec un point de vue venant de l’intérieur. Son pseudo « Madame Meuf » en est d’ailleurs le premier exemple. « J’ai choisi Madame pour le côté sérieux et Meuf qui correspond à la façon dont je parle », précise-t-elle.

Si aujourd’hui l’humoriste est en tournée dans toute la France, elle n’est pas arrivée sur scène immédiatement après son départ de la politique. Passée par plusieurs formats avec un blog, un podcast, puis son spectacle, l’ancienne assistante parlementaire a su travailler sa propre écriture et monter en notoriété. « J’écrivais quotidiennement en travaillant dans la politique, pourtant je n'ai eu réellement le sentiment de le faire qu'en rédigeant pour mon blog », reconnaît-elle. Son envie de « vérité et de rentre-dedans » l’encourage à écrire. Alors qu’elle commence la tenue de son journal personnel en travaillant toujours au Sénat, elle finit par quitter ce monde particulier et se concentrer sur son spectacle.

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Les deux univers présentent toutefois des similitudes. « Dans la manière de travailler, j’ai gardé l’écriture que j’ai apprise à Sciences Po Toulouse ainsi que la curiosité avec le suivi de l’actualité. Il y a évidemment des points communs, mais ce sont des milieux qui sont plutôt fermés avec des réseaux et des influences. Le spectacle reste plus agréable, il y a ce côté où tout le monde à sa place », avoue-t-elle. Lorsqu’on lui demande si elle a rencontré des difficultés dans sa reconversion, elle répond une fois de plus avec humour. « Je ne suis pas comédienne de formation et je suis pauvre maintenant », ironise Hélène. Aujourd’hui, elle propose 35 heures d’écoute de podcast, « soit une semaine de travail », et souhaite faire évoluer son spectacle dans les années à venir. Ce qui est sûr, c’est que Madame Meuf ne compte pas se « fossiliser dans la moquette », comme elle le dit elle-même.


Instagram : @madame.meuf

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